La dissonance cognitive est un concept de psychologie
élaboré par Léon Festinger et présenté dans le livre L'Échec d'une prophétie
publié en 1956.
Selon cette théorie, l'individu en présence de cognitions
(« connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi ou
sur son propre comportement ») incompatibles entre elles, éprouve un état
de tension désagréable : c'est l'état de « dissonance
cognitive ». Dès lors, cet individu mettra en œuvre des stratégies
inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif.
Le concept de Festinger s'appuie notamment sur l'étude
d'une secte millénariste dont les membres prévoyaient la fin du monde pour une
date donnée. Lorsque cette date arriva et que rien ne se passa, les membres de
la secte ne se remirent nullement en question et transformèrent leur croyance
en considérant que la Terre avait été sauvée grâce à leurs prières et qu'il
fallait donc continuer.
En 2007, ce processus a été mis en évidence chez des singes
capucins
Une
brune, une rousse et une blonde travaillent dans le même bureau avec la même
chef.
Chaque jour, elles remarquent que la chef s'en va tôt en fin de journée.
Un jour, les filles décident que quand la chef s'en va, elles pourraient partir
juste après elle. Après tout, la chef ne téléphone ni ne revient jamais, donc
comment pourrait-elle s'en apercevoir ?
Aussitôt dit, aussitôt fait. La brune, toute contente de rentrer tôt à la
maison, fait un peu de jardinage et se couche tôt. La rousse est ravie de pouvoir
se délasser dans son bain à remous avant de se rendre à un rendez-vous au
restaurant.
Quant à la blonde, tandis qu'elle approche de sa chambre, elle entend un bruit
assourdi à l'intérieur. Doucement, elle entrouvre la porte. Et que voit-elle ?
Son mari au lit avec la chef ! Tout aussi doucement, elle referme la porte et
se glisse hors de la maison.
Le lendemain, pendant la pause café, la brune et la rousse parlent de partir
plus tôt à nouveau.
- Ah non, pas question ! fait la blonde. Hier, j'ai failli me faire prendre.
Plus
l'investissement et l'engagement de la personne lui ont coûté, moins elle est
prête à y renoncer.
Les
exemples abondent dans l'histoire : héliocentrisme contre géocentrisme, darwinisme
contre créationnisme, etc. Les religions et les systèmes totalitaires (sans
qu'il soit question ici de les comparer directement) marquent une préférence
pour enseigner leurs points de vue dès la prime jeunesse, en tant que modèle
primal.
sources :
http://clarenceboddicker.com/page/12/
http://www.uta.edu/psychology/faculty/ickes/ancestry/festinger.htm